Cette semaine, la ministre de la Santé de l’Ontario a franchi une étape essentielle dans la mise en place d’un système de soins de santé durable et axé sur les patients en Ontario. L’honorable Christine Elliott a annoncé que les médecins de l’Ontario – médecins de famille et spécialistes – pourront entreprendre des consultations par vidéo sur leur propre appareil et être indemnisés comme s’il s’agissait d’une consultation en personne. C’est un progrès remarquable.
Les soins de santé virtuels eux-mêmes ne sont rien de nouveau en Ontario. Depuis le milieu des années 1990, les patients vivant dans les collectivités rurales et du nord peuvent se rendre dans des établissements de santé locaux équipés de technologie vidéo et voir un spécialiste éloigné qui se situe à de nombreux kilomètres de là. OTN appuie maintenant le plus grand réseau de ce genre au monde. En fait, l’an dernier, plus d’un million de consultations par vidéo de ce genre ont eu lieu entre des patients ontariens et leurs fournisseurs.
Avec la prolifération de la technologie, en particulier des téléphones intelligents à partir de 2007, nous nous sommes demandé pourquoi les consultations par vidéo ne pouvaient pas se dérouler de la même façon avec les patients qui utilisent leur propre technologie plutôt que de fréquenter un établissement de santé. Le bon sens et la recherche (as) nous ont dit que, d’abord et avant tout, les consommateurs, les patients, étaient prêts.
Le projet pilote de consultation par vidéo à domicile en Ontario d’OTN a démontré cet état de préparation. En collaboration avec de nombreux partenaires du système de santé, le projet pilote a été lancé en novembre 2017. Au cours de sa première année, plus de 11 000 consultations par vidéo à domicile ont été effectuées par 565 fournisseurs. Sur ce total, 41 % étaient des consultations à domicile psychiatriques par vidéo, 27 % étaient des consultations de médecine générale ou familiale et le reste était d’autres consultations de spécialistes. Un tiers des patients ont vu leur médecin sur un téléphone intelligent, 46 % ont utilisé un ordinateur et 14 % ont utilisé une tablette. Le plus intéressant était la réponse du patient : 62 % des personnes interrogées ont déclaré que l’expérience était la même que celle d’une consultation en personne et 19 % ont dit que c’était mieux.
Comme prévu, les soins de santé virtuels ont permis à ces patients de gagner du temps, environ quatre heures en moyenne, et d’éviter de voyager. Environ une personne sur cinq a dit avoir économisé plus de 100 km en déplacement. Les patients, vivant en milieu rural ou urbain, ont ajouté qu’ils évitaient de manquer de travail et qu’ils estimaient que l’expérience était plus efficace.
Tout aussi importante, l’expérience des fournisseurs de soins de santé a également été positive. Plus de 76 % ont déclaré qu’ils continueraient d’utiliser des consultations par vidéo « toujours » ou « très souvent » (le cas échéant) dans le cadre de leur pratique clinique.
Nous avons également constaté que les soins de santé virtuels, lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée, peuvent contribuer à rendre le système lui-même plus durable. Une des raisons importantes de cette situation est la continuité des soins. L’Institut canadien d’information sur la santé a déclaré dans son rapport de 2015 L’importance de la continuité des soins avec le médecin de famille que la continuité des soins réduise les hospitalisations et l’utilisation des services d’urgence qu’elle est également liée à l’amélioration de la santé des patients.
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, les soins primaires à domicile se traduisent par une baisse de 17 % du coût des soins médicaux, une diminution de 13 % des hospitalisations et une diminution de 27 % des visites à un service d’urgence. Faciliter l’accès pour voir votre PROPRE médecin par des soins virtuels signifie que vous obtenez de meilleurs soins et qu’il est moins probable que vous ayez besoin d’aller dans une salle d’urgence ou d’utiliser une clinique sans rendez-vous.
À la suite de l’annonce de la ministre, les consultations par vidéo deviendront maintenant une partie financée de notre système de soins de santé pour toutes les consultations de patients avec leur propre fournisseur de soins primaires – maintien de la continuité des soins – et pour toutes les consultations de spécialistes. Le potentiel est vaste. Notre expérience a montré que les consultations par vidéo peuvent être utilisées pour tout, des consultations sur le diabète pédiatrique à la gestion postopératoire des médicaments, en passant par la possibilité pour un étudiant universitaire loin de chez lui de consulter son propre médecin de famille, jusqu’au dépistage préliminaire de donneurs d’organes pour les receveurs qui vivent loin. Et pour beaucoup plus.
Nous sommes au seuil d’un changement majeur dans notre système de soins de santé. Je crois que bientôt, les consultations virtuelles, y compris la vidéo et la messagerie sécurisée, seront plus fréquentes que les consultations en personne. À ce moment, nous ne parlerons pas de soins virtuels séparément; il s’agira simplement de « soins de santé ».