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Soins virtuels – nouvelles et opinions

Blog 29 mars 2019

Le blog de Dr. Ed Brown: Soins virtuels – la porte d’entrée des soins axés sur le patient

Elizabeth, 40 ans, de Moncton (NB) a reçu un diagnostic d’une tumeur unique qui ne pouvait pas être traitée localement. Le Dr Calvin Law, un chirurgien d’oncologie au Sunnybrook Health Sciences Centre à Toronto, a été en mesure de la voir avant et après son opération par vidéoconférence. Elizabeth a dû se rendre à Toronto une seule fois – pour son opération.

Franklin, un aîné atteint d’une insuffisance cardiaque congestive, utilise une tablette avec un brassard de tensiomètre sans fil, une balance et un oxymètre de pouls à la maison. Andrea Portelance, IA, RLISS du Centre-Toronto, surveille ses signes vitaux à distance et fournit un encadrement de santé personnalisé par téléphone. Il a repris confiance en sa capacité d’autogestion et a évité de devoir aller à la salle d’urgence depuis qu’il a commencé le programme.

La Dre Nihal El Khouly, une médecin de famille à Bolton (ON), répond à un message sécurisé qu’un de ses patients lui a envoyé à partir de son téléphone intelligent. Le patient obtient une réponse en temps opportun et évite la nécessité d’organiser une visite.

Ces trois exemples réels de soins virtuels en action démontrent à quoi ressemblent des soins axés sur le patient. Et, de plus en plus, les fournisseurs et les décideurs y sont attentifs.

Ils le sont parce que nos systèmes de soins de santé dans l’ensemble du Canada visent une transformation radicale, passant d’un monde principalement axé sur le fournisseur vers un monde axé sur le patient. Les fournisseurs et les gouvernements d’un océan à l’autre parlent aux patients et cherchent à concevoir de nouveaux modèles de prestations de soins qui améliorent l’expérience du patient.

Les solutions comportent généralement des stratégies visant à intégrer la prestation des soins dans tout le continuum tout en traitant des patients en tant que partenaires dans leurs propres soins, plutôt que simplement… Eh bien… des patients. Ces nouveaux modèles de soins prennent différentes formes et appellations. En Ontario, nous appelons ces systèmes de prestation de soins intégrés « les équipes de santé de l’Ontario ». Mais peu importe la façon dont on les appelle, l’objectif reste le même. Il s’agit de soins de valeur qui optimisent les résultats qui comptent le plus pour les patients dans le budget disponible.

Il est reconnu depuis longtemps que la santé numérique est un élément central de l’intégration des soins de cette façon. Les dossiers de santé électroniques doivent être partagés dans l’ensemble du cercle des soins, y compris les patients et le personnel soignant. Les données doivent être agrégées et analysées afin d’appliquer des soins préventifs et d’examiner les progrès réalisés par rapport aux paramètres de qualité.

Le parcours du dossier de santé électronique a été long – et coûteux – et nous avons fait d’énormes progrès au cours de la dernière décennie.

Cependant, il y a un deuxième type de soins numérique qui n’a pas reçu autant d’attention. Alors que le monde du dossier de santé électronique se concentre sur le partage et la collecte des données, les soins virtuels se concentrent sur l’utilisation de la technologie pour aider les patients dans la communauté et leur offrir des soins directement. Lorsqu’ils sont bien utilisés, les soins virtuels améliorent l’accès aux soins et peuvent grandement améliorer l’expérience du patient.

L’utilisation de soins virtuels connaît une croissance rapide. En 2018, il y avait plus de 960 000 événements de vidéoconférence clinique en Ontario, des utilisations semblables à celle du Dr Law décrite ci-dessus. Plus de 19 000 patients ont participé à la surveillance à distance et à l’encadrement pour habiliter les patients atteints de maladies chroniques en Ontario, comme décrit ci-dessus, depuis le début du programme. Et dans le domaine des soins primaires, plus de 30 000 patients et 275 fournisseurs de soins primaires en Ontario sont inscrits pour le projet aux côtés de M. El Khouly, permettant aux patients d’envoyer un message à leur médecin de famille de manière sécuritaire.

Alors que nous progressons vers un système de soins intégrés, les soins virtuels deviendront le fondement des efforts de restructuration.

Premièrement, les soins virtuels deviendront la « porte d’entrée » aux soins. Ils aident les patients à savoir qui sont leurs équipes de fournisseurs et à comprendre les ressources disponibles. Savoir où aller et la manière de se brancher pour obtenir des soins est rendu facile. Cela ajoute de la commodité et réduira l’utilisation de l’hôpital. Cette « porte d’entrée » fait participer les patients facilement en les mettant en relation avec « mes fournisseurs de soins » et « mes services de santé ».

De plus, les soins virtuels offrent également toute une panoplie d’outils pour les fournisseurs qui peuvent être offerts aux patients dans un modèle de soins intégrés. Il y a beaucoup de domaines qui peuvent être abordés, mais en voici quelques exemples :

▪Soins palliatifs : La région Champlain participe à un programme pilote visant à appuyer les soins palliatifs à domicile en utilisant la surveillance à distance pour la gestion de la douleur et des symptômes, permettant aux gens de passer plus de temps à la maison avec leur famille au cours de cette période très difficile

▪Accès à un spécialiste : Des fournisseurs de partout en Ontario ont fait 56 000 visites vidéo directement aux maisons des patients en 2018, fournissant ainsi un nouveau niveau de commodité pour les patients et réduisant les pressions exercées sur les hôpitaux

▪Santé mentale : Big White Wall, une communauté de pairs en ligne gratuite pour les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété légère à modérée, a été créée en Ontario, à compter de l’automne dernier, et environ 16 000 personnes se sont inscrites pour l’utiliser.

Les solutions de soins virtuels n’améliorent pas seulement l’expérience du patient, mais ont également tendance à être relativement peu coûteuses à acquérir et peuvent être utilisées afin de réduire les coûts ou d’améliorer l’efficacité. Il s’agit d’une situation gagnante de tous points de vue. Une meilleure expérience à moindre coût. C’est pour cette raison que d’autres industries comme les services bancaires, les agences de voyages et le commerce au détail utilisent déjà les services en ligne.

Pour y parvenir :

À l’heure actuelle, il y a une prévalence d’excellentes solutions, d’applications et de technologies de soins virtuels disponibles. C’est la partie facile. Le défi à cet égard est de décider ce qui est le mieux adapté à l’objectif concerné et comment livrer les solutions de la manière la plus simple et cohérent pour les fournisseurs et les patients.

La partie la plus difficile est la création de réseaux de soins intégrés nécessaires à la prestation des soins. Il s’agit d’un plus long parcours qui nécessitera beaucoup de leadership de la part des fournisseurs de nos collectivités et de nos décideurs.

Qu’en est-il des patients? Je crois qu’ils sont plus que prêts. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est de prendre leur téléphone intelligent!



De meilleurs soins, à moindre coût

▪Le Dr Arsh Jain, néphrologue au London Heath Sciences Centre, utilise la technologie numérique pour aider des patients à réussir une dialyse à la maison. La solution de rechange est la dialyse de l’hôpital, qui coûte environ 30 000 $ de plus par année par patient.

▪Les patients qui vivent dans le Nord de l’Ontario reçoivent des subventions de déplacement s’ils ont besoin de se déplacer pour recevoir des soins de santé. Si tous les patients qui utilisent les vidéoconférences cliniques pour leurs soins spécialisés en 2018 s’étaient déplacés, cela aurait pu coûter jusqu’à 40 millions de dollars en subventions de déplacement.

▪Certaines régions de l’Ontario qui offrent le programme de surveillance et d’encadrement mentionné ci-dessus pour les maladies chroniques rapportent des réductions dans l’hospitalisation de plus de 50 % pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque. On estime que plus de 11 millions de dollars dans les admissions à l’hôpital ont été évités l’an dernier.

Cet article a été publié à l’origine dans l’avril 2019 numéro de Hospital News

A propos de l'auteur: Le Dr Brown est un fondateur et le chef de la direction du Réseau de télémédecine de l’Ontario (OTN), l’un des plus grands et des plus actifs réseaux de télémédecine intégrée dans le monde.